Pourquoi une interface science-gestion ?
En anglais cette discipline est connue sous le nom de « SPI » pour « Science-Policy Interface ». Les activités d’interface science-gestion se développent depuis récemment, elles sont donc encore mal connues des différents acteurs. Le rôle d’interface représente aujourd’hui le chainon manquant pour permettre un rapprochement entre la recherche et les acteurs de la gestion. La finalité est de rendre plus efficaces les mesures de conservation et les actions de gestion en prenant mieux en compte les connaissances scientifiques dans les processus de prises de décisions. En effet, les connaissances scientifiques directement applicables sont nombreuses mais trop rarement utilisées dans les programmes de gestion. SCIMABIO interface met en œuvre des démarches collaboratives et dynamiques dans le but de combler cette lacune.
Nos objectifs
- rendre accessible aux gestionnaires les connaissances scientifiques disponibles et les dernières avancées issues de la recherche;
- organiser le transfert de nouvelles technologies et méthodes utiles pour la gestion;
- mettre au point des outils opérationnels spécifiques;
- développer des programmes de recherche appliquée qui répondent aux besoins des gestionnaires;
- accompagner les gestionnaires dans leurs décisions de gestion.
Progressivement, ces processus participent au développement d’une culture scientifique au sein des organismes de gestion et des décideurs politiques.
Une interface science-gestion: comment et pour qui ?
Concrètement, notre activité d’interface peut apporter une plus-value scientifique à des projets en intervenant à 3 niveaux:
- Auprès des maîtres d’ouvrages (collectivités publiques,…) et des gestionnaires directs (associations, entreprises…), pour aider à la rédaction de cahiers des charges spécifiques en amont d’un appel d’offre par exemple, pour mettre en place une démarche de courtage de connaissance sur une problématique particulière, pour apporter une assistance ou un encadrement scientifique sur un projet tout au long de la maitrise d’ouvrage, pour conseiller sur des actions ou des protocoles d’études faisant appel à des technologies très spécifiques (PIT-tag, télémétrie, techniques de marquages de poissons, génétique, évaluation post-travaux et de franchissement d’ouvrages, estimation d’abondance…), pour développer des outils d’aide à la décision.
- Auprès des prestataires et maitres d’œuvre (bureau d’études, associations,…), pour les conseiller dans leurs réponses aux appels à projet et intégrer les connaissances scientifiques les plus récentes, pour les aider à la récolte de certaines données nécessitant des approches scientifiques particulières, pour les accompagner dans la mise en œuvre de méthodes et technologies particulières (par exemple: design d’antennes PIT-tag, protocole de marquages et de suivi télémétrique, études génétiques, modèles de croissance appliqués à la gestion,…), pour mieux intégrer les synthèses bibliographiques dans les projets, pour les appuyer dans l’analyse et le traitement statistique de certaines données.
- Auprès des organismes scientifiques (instituts de recherche, écoles, universités), pour participer à certains programmes de recherches en lien avec nos compétences, pour co-encadrer des travaux de master et de thèse, pour développer en commun des programmes de recherche-action en rapport avec des attentes précises de gestionnaires, pour aider à la vulgarisation et aux transferts à la gestion des résultats acquis.
Qui sommes-nous ?
Arnaud Caudron est titulaire d’un doctorat en biologie de la conservation. Il a 15 ans d’expérience professionnelle dans des structures de gestion et de recherche. Il s’est spécialisé dans le développement de démarches collaboratives pour la conservation de la biodiversité (interface science-gestion). Il a participé à des programmes de recherche-action sur les espèces piscicoles avec des applications concrètes pour la conservation et la restauration des populations naturelles. Il a participé à la mise au point et au transfert vers la gestion d’outils opérationnels dans différents domaines : génétique des populations, marquages de masse et individuels, migrations des poissons, suivis post-travaux, suivis thermiques , modèles d’aides à la décision, démarches diagnostiques à large échelle. Arnaud maintien une activité scientifique nationale et internationale en relation avec plusieurs équipes de recherches. Il a contribué à une quinzaine de publications scientifiques.
Alexandre Richard a validé un doctorat en écologie et biologie des populations en 2014. Il a 9 ans d’expérience professionnelle au sein de la Haute Ecole du Paysage, d’Ingénierie et d’Architecture de Genève (hepia), dans le domaine de la gestion piscicole et de la recherche appliquée. Il a piloté plusieurs projets de recherche en lien avec la validation d’outils de marquage (calcéine, PIT tags sur juvéniles), l’efficacité du repeuplement et la dynamique des populations de truites. Il a enseigné l’écologie et la gestion des espèces animales aquatiques aux étudiants en bachelor et master. Il a travaillé en lien direct avec les gestionnaires de la pêche ainsi qu’avec les producteurs d’hydroélectricité. Il a rédigé plusieurs articles scientifiques au cours de son travail de thèse dans des revues internationales et a participé à différents congrès internationaux.
Yann ABDALLAH a travaillé 10 ans à l’association Migrateurs Rhône-Méditerranée et est spécialiste des poissons migrateurs amphihalins et des suivis en grands milieux. Il a collaboré avec les instances administratives pour la vérification et la validation de nombreux projets de restauration de la continuité écologique sur les bassins Rhône-Méditerranée et Corse. Il a par ailleurs participé au développement de méthodologies et outils innovants destinés au suivi des poissons en milieu naturel. En particulier, il a largement contribué à la mise au point des systèmes de vidéo-comptages proposés par la société HIZKIA. Aujourd’hui, il représente les systèmes Ibaï Begi en France et en Europe. Enfin, il est intervenu dans des formations universitaires pour enseigner les problématiques liées aux ruptures de continuité écologique sur les cours d’eau et la gestion des poissons grands migrateurs.