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Projet Interreg ALGA : Efflorescences Algales dans le Léman face aux changements GlobAux

Contexte et objectifs

Bloom d’Uroglena sur le Léman en 2021 (© Stéphan Jacquet)

Bloom d’Uroglena sur le Léman en 2021 (© Stéphan Jacquet)


Bloom d’Uroglena du 6 septembre 2021 en vue satellite (©Sentinel-2, EU Copernicus, EO Browser)

Bloom d’Uroglena du 6 septembre 2021 en vue satellite (©Sentinel-2, EU Copernicus, EO Browser)

Le projet ALGA est né suite à l’observation de proliférations algales ou de cyanobactéries dans le Léman et le lac de Neuchâtel ces dernières années (proliférations récurrentes d’algues Mougeotia sp. dans le Léman impactant la pêche, bloom d’algue Uroglena dans le Léman en 2021, apparition de cyanobactéries toxiques entrainant la mort de chiens das le lac de Neuchâtel). Ces phénomènes actuellement épisodiques au niveau du Léman peuvent devenir plus fréquents dans les prochaines années sous l’effet du dérèglement climatique, du réchauffement des eaux de surface et/ou de l’apport des affluents.

Les objectifs du projet ALGA sont :

  • Comprendre comment les blooms algaux impacteront dans l’avenir la qualité des eaux du Léman et les différents services qui en découlent (approvisionnement en eau potable, pèche et activités récréatives) dans le contexte du changement climatique
  • Proposer des outils d’aide à la décision, des protocoles pour l’évaluation des risques (exposition par l’eau potable, les loisirs ou la nourriture pour les humains et séparément pour les animaux comme les chiens) pleinement opérationnels, et adaptés à la situation locale du lac Franco-Suisse ainsi que les étapes à suivre pour une gestion appropriée des risques
Articulation des Workpackages proposés dans le projet ALGA et leurs interactions

Articulation des Workpackages proposés dans le projet ALGA et leurs interactions

Le projet se déroule sur 3 ans (janvier 2024 – janvier 2027) et est divisé en 4 axes ou Workpackages (WP) :

  • WP1 : Caractérisation des mécanismes intervenant dans les proliférations algales du Léman
  • WP2 : Impacts des efflorescences algales et cyanobactériennes
  • WP3 : La perception des blooms par la population du bassin lémanique
  • WP4 : Gestion et gouvernance

SCIMABIO Interface est principalement impliqué dans le WP3 « Perception » qui s’intéresse à la caractérisation de la perception des effets des proliférations algales dans le Léman sur les principaux services écosystémiques rendus par le lac, pour différents groupes de population représentatives du territoire lémanique. Ce travail sera mené en collaboration avec l’école Centre Supélec – Université Paris-Saclay, en lien avec les différents partenaires impliqués dans les autres WPs.

Méthodologie proposée pour le volet « Perception » (WP3)

La monétarisation des services écosystémiques est un vaste domaine de recherche (de Groot et al. 2012). La difficulté réside dans la définition même du service écosystémique, qui est souvent un bien immatériel, non marchand, et dont la rareté n’est pas directement liée à un prix. Il existe trois principales approches d’évaluation de la valeur économique des services écosystémiques : la technique basée sur les coûts observables (coût de restauration après dégradation, coût de remplacement, coûts évités, coûts de transport…), les techniques basées sur le comportement vis-à- vis des biens marchands liés aux écosystèmes (coûts liés au tourisme, à la valeur immobilière…), et, enfin, la technique consistant à faire déclarer des préférences par un panel représentatif de la population du territoire. Cette dernière méthode semble la plus appropriée, car elle identifie toutes les facettes du bien environnemental. Elle consiste à présenter les différentes évolutions probables ou hypothétiques du service écosystémique et à proposer différents choix (enquêtes par questionnaires) associés aux efforts économiques consentis par la population, pour maintenir/améliorer/valoriser les services fournis. Cette méthode est basée sur l’évaluation de la volonté de payer de la population pour un état écologique « préservé » ou « amélioré » (Hernandez & da Costa 2022).

Les 3 phases de travail suivantes seront abordées:

  1. Caractériser les différents niveaux de perception des blooms et proliférations algales pour un panel représentatif de la population et de différents acteurs utilisant différents services écosystémiques (SE) prodigués par le Léman (eau potable, pêche, activités nautiques, activités récréatives ;
  2. Evaluer la valeur économique réelle (ou marchande) des services écosystémiques touchés par les proliférations algales et le coût de cet impact ;
  3. Mesurer les efforts économiques ou la « volonté de payer » de la population – selon la lecture / compréhension de la situation écologique du Léman, pour maintenir les services écosystémiques fournis par les lacs et potentiellement menacés par la prolifération des algues.

En 2024, le travail préparatoire de la phase 1 consiste en la compilation de données sur la population du territoire lémanique : délimitation de la zone d’étude, répartition de la population, part de population active, activités socio-professionnelles, couleur politique,… Parallèlement, un premier questionnaire sera élaboré et adressé aux parties prenantes (structure directement en lien avec des services fournis par le Léman) pour mieux cerner les services touchés par les proliférations algales et la perception des principaux acteurs. Cette première consultation permettra de constituer un groupe de travail regroupant différents acteurs qui travaillerons en concertation avec les responsables du WP3 sur l’élaboration des scénarios qui seront proposés à un panel plus large lors de l’enquête menée en 2025-2026.

Principaux résultats

Le projet étant en phase de démarrage, les premiers résultats disponibles concernent la caractérisation de la population du bassin lémanique. L’aire d’étude a été limitée à une bande de 10 km autour du Léman, avec un découpage communal du territoire. Différents guichets ont été sollicités (Office Fédéral de la Statistique Suisse, INSEE, guichets cantonaux,…) afin de collecter et compiler les données démographiques sur ce territoire frontalier.

Aire d’étude du projet ALGA (Chloé Duyme, Sources : SwissBOUNDARIES 3d, AdminExpress, Mapzen Global Map)

Aire d’étude du projet ALGA (Chloé Duyme, Sources : SwissBOUNDARIES 3d, AdminExpress, Mapzen Global Map)

Répartition de la population et degré d’urbanisation sur le territoire concerné par le projet ALGA (Chloé Duymes, Sources : INSEE, OFS, Eurostat)

Répartition de la population et degré d’urbanisation sur le territoire concerné par le projet ALGA (Chloé Duymes, Sources : INSEE, OFS, Eurostat)

partenaires techniques, scientifiques et financiers du projet ALGA

Plus d’informations sur le projet :

https://www.interreg-francesuisse.eu/beneficiaire/alga/

https://alga.hub.inrae.fr/ (site internet du projet)