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Laboratoire Partenarial Associé LPA MODMAF : « MOvements and Demography for the MAnagement of Fish »

Photographie de l'estuaire de la Nivelle, France (64). ©SCIMABIO-Interface/C.Bouchard

Photographie de l’estuaire de la Nivelle, France (64). ©SCIMABIO-Interface/C.Bouchard

Au vu de la complémentarité des objectifs et des savoir-faire des trois parties que sont INRAE et l’UPPA au travers de l’UMR ECOBIOP et SCIMABIO Interface, des précédents contrats et projets communs entre l’UMR ECOBIOP et SCIMABIO Interface, les trois parties souhaitaient mettre en place une coopération scientifique et technologique sous la forme d’un « LABORATOIRE PARTENARIAL ASSOCIÉ », pour développer en commun la recherche sur la thématique suivante : « Le développement et la valorisation de modèles et outils statistiques pour les diagnoses de démographie et déplacements de poissons. ». Au travers de ce LPA dénommé MODMAF pour : « MOvements and Demography for the MAnagement of Fish », les Parties souhaitent définir un programme de recherche et technologique partagé et de mettre en commun des moyens matériels et humains.

 

Contexte général

Les activités anthropiques causent de nombreuses perturbations sur une grande diversité d’écosystèmes : artificialisation, fragmentation des habitats, pollutions (sonore, lumineuse, chimique), surexploitation, changement climatique. En parallèle, ces écosystèmes, qu’ils soient côtiers ou lotiques, subissent de fortes perturbations puisque soumis aux conséquences du changement climatique (débit, température) notamment dans la région Nouvelle-Aquitaine (Rapport GIEC 2023). Il est donc urgent de mieux appréhender les effets des perturbations environnementales sur les écosystèmes aquatiques, en particulier la perte de diversité au travers de travaux scientifiques pour mieux transférer ces connaissances aux acteurs locaux et gestionnaires, éclairer leurs prises de décision, et favoriser un changement le plus rapide possible des pratiques de gestion de l’environnement permettant la mitigation et l’adaptation la plus efficaces face aux conséquences des activités humaines. Outre la fragmentation des habitats, la pollution ou la surexploitation sur lesquelles les porteurs d’enjeux (gestionnaires, collectivités, structures privées, décideurs politiques) peuvent avoir des prises de décisions, les effets inertiels du changement climatique (CC) s’inscrivent sur une échelle de temps longue. Ainsi, il est nécessaire d’arriver à mieux comprendre les dynamiques et effets contemporains pour mieux prédire ceux à venir, et identifier les meilleurs leviers de futures politiques de gestions. Le rapport « Explore 70 » a estimé des débits estivaux réduits de 10 à 40 % pour les cours d’eau de la moitié nord du territoire métropolitain et de 30 à 50 % dans la moitié sud avec des extrêmes à 70 %. Cette diminution des débits estivaux est associée à une augmentation de la température de l’air de +1.4∘ à +3∘ C (IPCC 2023). La qualité des habitats disponibles en termes de refuge thermique diminue donc.

Cette diminution des débits en période estivale et l’augmentation de la température de l’eau touche et va impacter tout le territoire national métropolitain. Celui-ci est riche d’écosystèmes lotiques très variés et distribués sur toutes les façades métropolitaines. Cette richesse s’accompagne d’une diversité piscicole à forte valeur patrimoniale, écosystémique et économique au sein de laquelle les poissons migrateurs amphihalins (e.g., saumon Atlantique, aloses, anguilles européennes, truite) occupent une place particulière car ayant des statuts de protections particuliers, des dynamiques récentes négatives, et cristallisant des débats sociétaux autour de leur protection et des interactions anthropiques avec elles. Ces espèces sont également souvent utilisées comme modèle d’étude pour prédire l’effet du changement climatique ou de changement de scénarios de gestions sur leur dynamique. Cependant, ces espèces, étant migratrices, peuvent être parmi les plus impactées par le changement climatique, la dégradation (physique, pollution, thermique) de leurs habitats multiples (marin et dulcicole).

 

Objectif général

Les enjeux présentés ci-dessus impliquent des développements technologiques et scientifiques opérationnels forts, avec une mise en œuvre rapide chez les gestionnaires de l’environnement (Collectivités territoriales, gestionnaires de ressources naturelles). Le présent LPA se propose donc de :

  • Réaliser une veille sur la production de connaissance scientifique passée et présente pertinente pour les enjeux évoqués
  • Réaliser une veille sur les besoins et problématiques rencontrés par les gestionnaires de l’environnement et des ressources naturelles ;
  • Participer à des projets de recherche appliquée visant à la production de connaissances opérationnelles ;
  • Générer une activité forte de transfert, par la dissémination, la formation, le pilotage d’études tests vers les destinataires de ces recherches et innovations.

 

Intérêts pour les acteurs publics et sociétaux

Ces problématiques autour d’espèces piscicoles à forte valeur patrimoniale et économique tels que les espèces migratrices amphihalines percolent auprès des acteurs publics et sociétaux (e.g., collectivités, AAPP). Ceux-ci sont donc de plus en plus à l’écoute et à la demande de résultats de recherche fondamentale et appliquée pour aider à leur conservation, mais aussi mieux évaluer leur dynamique. Il devient donc primordial pour les équipes de recherche de continuer à acquérir de la connaissance sur ces espèces en lien avec les perturbations anthropiques, mais aussi d’arriver à transmettre ces connaissances aux acteurs concernés. Plus généralement, les récentes crises sanitaires ont montré́ la nécessité́ pour les acteurs de la recherche de transmettre la connaissance auprès de la société. Parallèlement, il devient primordial d’avoir des structures comme SCIMABIO Interface permettant de faire ce lien de transfert entre recherche académique et acteurs publics et sociétaux pour pouvoir valoriser les connaissances scientifiques acquises et accompagner ces acteurs dans le suivi et la gestion de ces espèces et leurs habitats. Le LPA et la synergie qui en découle entre SCIMABIO Interface et l’UMR Ecobiop va donc permettre de développer des modèles et outils statistiques pour les diagnoses de démographie et déplacements de poissons et transférer leurs résultats auprès des gestionnaires.

Dans le cadre du LPA, le premier projet actif correspond au programme LIFE Kantauribai. D’autres projets sont en cours d’instructions pour un lancement en 2024.

Vous pouvez trouver plus d’informations sur le LPA et son programme de recherche en téléchargement le pdf du projet